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[DIA->DIR]
DIEM PERDIDI |
J'ai perdu ma journée. | |
Mot célèbre de l'empereur Titus ; quand il avait passé une journée sans trouver l'occasion de faire du bien, d'accorder une grâce, il s'écriait : « Mes amis, j'ai perdu ma journée. » Voltaire écrivait au célèbre mathématicien Maupertuis : C'est à vous à dire, quand vous avez passé une journée sans instruire quelqu'un : « Diem perdidi. » Racine a paraphrasé le mot de Titus dans ces vers de Bérénice (acte IV, scène IV) : Dans son épître au roi, Boileau a mieux rendu la même pensée : Le sentiment seul a fait éclore ces beaux vers, a dit Le Brun. Louis XIV se fit relire ce passage jusqu'à trois fois. | |
Il me faut un potage, c'est une si vieille habitude que, quand je passe une journée sans en prendre, je dis comme Titus : Diem perdidi. BRILLAT-SAVARIN | |
Dans l'enseignement, il n'y a pas de gradation d'une année à l'autre ; le plus souvent, il n'y a encore aucune gradation dans l'enseignement d'une seule année ; et combien peu de maîtres songent à disposer même l'enseignement d'un seul jour, pour qu'il forme un tout et que le bon élève ne soit pas forcé de dire le soir : Diem perdidi. Gatien ARNOULT |
DIFFICILES NUGAE |
Des niaiseries sérieuses. | |
Martial (livre II, épigr. 86) exprime brièvement et heureusement une pensée judicieuse : Turpe est difficiles habere nugas (Il est honteux de s'appliquer laborieusement à des niaiseries). |
DIGNUS EST INTRARE |
Il est digne d'entrer. | |
Molière ajoute à ce solécisme le suivant : « In nostro docto corpore, dans notre corps savant. » C'est la réponse chantée en choeur par les médecins, apothicaires et autres savants dans la scène burlesque du Malade imaginaire. Ces mots, que l'on cite fréquemment, s'emploient toujours par plaisanterie. | |
J'ai lu la Poétique dont vous me parlez : on voit que c'est un philosophe poète qui a fait cela. Si vous ne le faites pas intrare in nostro digno corpore à la première occasion, vous aurez grand tort. VOLTAIRE A d'Alembert | |
Que vous dirai-je enfin ? Tout me favorisait, tout m'appelait au fauteuil académique. Visconti me poussait, Millin m'encourageait, Letronne me tendait la main ; chacun semblait me dire : Dignus es intrare. Je n'avais qu'à me présenter, je me présentai donc, et n'eus pas une voix. Paul-Louis COURIER | |
Aux yeux de la coterie aristocratique, celui ou celle dont les titres sont de fraîche date, n'est point vraiment noble ; un certain nombre de quartiers est absolument nécessaire pour la cérémonie du dignus est intrare. Quant aux pauvres diables, qui n'ont aucune espèce de parchemins, ni blancs ni jaunes, ceux-là sont sans nom. Revue de Paris | |
Grétry se présente à l'académie des philharmoniques de Bologne, on le soumet aux épreuves, il en sort triomphant ; et les philharmoniques chantent en choeur : Dignus, dignus est intrare in nostro docto corpore. CASTIL-BLAZE |
DI MELIORA PIIS |
O dieux ! - donnez - une meilleure destinée aux hommes pieux (VIRGILE, Géorgiques, liv. III, v. 513). | |
Le troisième livre des Géorgiques se termine par un passage célèbre, la description de la peste, sujet qui a souvent exercé la verve des poètes : Lucrèce, Virgile, Ovide, chez les Anciens ; Boccace, La Fontaine, Lemontey, ont décrit les horreurs du néant qui désole les villes et les campagnes. Après avoir peint la mort du cheval qui, égaré par le délire, se déchire lui-même, le poète s'écrie :« O dieux ! détournez ces horribles maux de vos serviteurs ! » Plusieurs éditions de Virgile portent : Da meliora piis. « Donne une meilleure destinée aux hommes pieux. » Cette dernière leçon se retrouve dans deux des phrases citées. | |
La feuille légitimiste qui déclarait hier la guerre au ministère portugais, se radoucit ce matin. Il ne s'agit plus de prendre Lisbonne à propos des soeurs de charité. Leur fougueux champion s'adoucit à ce point que si, contre son attente, il venait à être prouvé que les saintes filles et leur directeur se sont occupés d'autre chose que de leur charitable ministère, il les blâmerait et se rangerait à notre opinion : Di meliora piis ! Louis JOURDAN | |
Faites taire le sentiment, les actions ne sont que des phénomènes physiques, l'obligation se résout dans les penchants, la vertu dans le plaisir, l'honnête dans l'utile ; c'est la morale d'Epicure. Da meliora piis ! Royer COLLARD | |
Chaque fois que le chevalier de Piis donnait un médiocre ouvrage, il recevait du parterre l'application de cet hémistiche de Vrigile : « Da meliora, Piis (donne-nous de meilleures choses, ô Piis) ». Très joli calembour latin. Paul VERMOND |
DIMIDIUM FACTI, QUI COEPIT, HABET |
Commencer c'est avoir à moitié fini. | |
Horace (liv. I. épître Iln v. 40) ajoute : Remettre à demain, c'est, comme le paysan, attendre que la rivière ait fini de couler. J.-B. Rousseau a dit : Et le plus insensé commence d'être sage Dès l'instant qu'il commence à sentir son travers. | |
S'il est vrai, comme l'assure un poète, qu'en toute besogne la moitié est déjà faite par celui qui a bien commencé, dimidium facti qui coepit habet, vous devez comprendre de quelle importance il est pour nous de bien commencer aujourd'hui nos études philosophiques. Gatien ARNOULT Doctrine philosophique |
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