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[QUOD->QUOQ]
QUOD AB OMNIBUS, QUOD UBIQUE, QUOD SEMPER |
Ce qui est admis par tous, partout et toujours. | |
La preuve la moins contestable de la certitude d'une vérité, c'est qu'elle ait été admise par tous les hommes, en tous lieux et en tout temps. Ainsi l'existence de Dieu peut être démontrée par des preuves de différente nature, mais elle l'est surtout par le consentement unanime de l'humanité, qui a partout et toujours adoré un être supérieur, comme le témoignent les religions, les langues, les littératures, les codes et les arts. | |
Les hommes de loi ont toujours posé en principe, à I'instar des théologiens, que cela est infailliblement vrai, qui est admis universellement, partout et toujours, quod ab omnibus, quod ubique, quod semper, comme si une croyance générale, mais spontanée, prouvait autre chose qu'une apparence générale. PROUDHON |
QUODCUMQUE OSTENDIS MIHI SIC, INCREDULUS ODI |
Tout ce que vous me montrez de pareil me trouve incrédule et me déplaît. | ||
Horace (Art poétique, v. 188) signale l'inconvénient pour un auteur dramatique de mettre sous les yeux du spectateur des faits horribles ou contraire à la raison ; par exemple, Médée égorgeant ses enfants, Atrée faisant bouillir des membres humains, Progné changée en oiseau, Cadmus en serpent. Il faut alors substituer le récit à l'action. | ||
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Médée ne doit point tuer ses enfants devant des mères qui s'enfuiraient d'horreur. Un tel spectacle révolterait des cannibales et des inquisiteurs même : Quodcumque ostendis mihi sic, incredulus odi. VOLTAIRE Commentaires sur Corneille | ||
Un prodige opéré par le ciel même, ne révoltera point ; mais un prodige opéré par un sorcier, malgré le ciel, ne plaira jamais qu'à la populace : Quodcumque ostendis mihi sic, incredulus odi. VOLTAIRE Commentaires sur Corneille | ||
Je vous donnerai Adélaïde toute refondue ; il n'était pas praticable de faire un parricide d'un prince du sang, connu : Quodcumque ostendis mihi sic, incredulus odi. J'ai transporté la scène dans des temps plus reculés, qui laissent un champ plus libre à l'invention. VOLTAIRE Lettre à M. le comte d'Argental | ||
J'avais dès longtemps assez d'antipathie pour le rôle de Joad dans Athalie. Je sais bien qu'en supposant qu'Athalie voulait tuer son petit-fils, le seul rejeton de sa famille, Joad avait raison ; mais comment m'imaginer qu'une vieille centenaire veuille égorger son petit-fils pour se venger de ce qu'on a tué tous ses frères et tous ses enfants ? Cela est absurde : Quodcumque ostendis mihi sic, incredulus odi. Le public n'y fait pas réflexion ; il ne sait pas la sainte Écriture. Racine l'a trompé avec art. VOLTAIRE Lettre à M. de Cideville |
QUOD DI OMEN AVERTANT |
Que les dieux détournent ce présage ! (VIRGILE, Énéide, liv. II, v. 190). | |
Sinon veut engager les Troyens à faire entrer dans leurs murs le fatal cheval de bois : « Si vous portiez une main sacrilège sur l'offrande consacrée à Minerve, un épouvantable désastre, que les Dieux détournent ce présage ! viendrait fondre sur l'empire de Priam. » | |
Je suis parti avec l'assurance que les dames ne viendront pas. Qui sait cependant encore ce qui arrivera ? Le diable qui se mêle sans relâche des affaires des honnêtes gens, pourrait bien faire des siennes et me les envoyer à Vienne après le départ de la légation russe : Quod Deus avertat ! Joseph DE MAISTRE | |
Le grand danger dissout tous Ies liens. On a vu dans la grande fièvre jaune qui eut lieu à Philadelphie, vers 1792, des maris fermer à leurs femmes la porte du domicile conjugal, des enfants abandonner leur père et d'autres phénomènes pareils en grand nombre : Quod a nobis Deus avertat BRILLAT-SAVARIN | |
Dans quelques mois, il sera inauguré, de Kehl à Appenweyler, une section de chemin de fer qui transportera gaiement aux sources chaudes les baigneurs de la saison prochaine, en attendant que la Gloire et la Victoire s'avisent de monter aussi dans les wagons, et que les lauriers veuillent refleurir sur une couche de guerriers : Di omen avertant. Revue de Paris | |
Dans les formes d'un gouvernement représentatif sagement pondéré, la discussion de la tribune ne s'élèverait guère au-dessus de la discussion du barreau : car elle ne vivrait, comme l'autre, que de questions de fait et de légalité ; pour que ces ferments de la pensée qui font l'homme éloquent se retrouvent, il faut que nos sottes dissensions intérieures aient amené Philippe à nos portes : Deus omen avertat ! Ch. NODIER |
QUOD ERAT DEMONSTRANDUM |
Ce qui était à démontrer. | |
Je termine ce premier point par ces lettres d'un sens un peu présomptueux que les sophistes d'une autre époque mettaient à la fin de leurs ouvrages pour se rendre hommage à eux-mêmes : Q.E.D. (Quod erat demonstrandum), d'où il ressort que c'est présentement démontré, désormais incotestable et classé parmi les axiomes. A. KARR | |
Si ce coup d'oeil rapidement jeté sur la population de Paris a fait concevoir la rareté d'une figure raphaëlesque, et l'admiration passionnée qu'elle y doit inspirer à première vue, le principal intérêt de cette histoire se trouvera justifié : Quod erat demonstrandum. BALZAC | |
Que conclure de tout ceci ? Qu'Euripide est le Voltaire de la scène grecque ; qu'il y a de grande rapports entre son siècle et le dix-huitième de notre ère ; qu'il est difficile d'être neuf par le temps qui court, et que M. de La Harpe jugeait les Anciens sans les avoir lus : Quod erat demonstrandum. Revue de Paris | |
Les juifs sont infidèles aussi bien que les musulmans : cependant il y dans le camp bien peu de médecins qui ne soient juifs, et l'on s'en sert sans scandale et sans scrupule. On peut donc également se servir des mahométans : Quod erat demonstrandum. Walter SCOTT Richard en Palestine |
QUOD SCRIPSI, SCRIPSI |
Ce que j'ai écrit est écrit. | |
C'est-à-dire : J'ai pris une résolution sur Iaquelle je ne veux pas revenir. | |
Côme de Médicis, fidèle, jusqu'après la mort du pape Jean XXIII, à l'amitié qu'il lui portait, chargea Donatello de lui élever un tombeau, fit l'épitaphe lui-même, et, lorsque le pape Martin V, qui avait été le compétiteur de Jean, tenta de la faire gratter, il se contenta d'adresser au pape légitime cette réponse à laquelle son laconisme n'ôtait rien de sa précision : Quod scripsi, scripsi. A. DUMAS | |
Comment le prince le plus sage s'est-il déterminé à donner une bataille contre l'avis de tous ses généraux, sur l'avis de quelques jeunes courtisans ? On ne pouvait que gagner au retard ; mais non, il faut se battre : Quod scripsi, scripsi. J. DE MAISTRE | |
Tout cela ne s'explique que par cette force inexplicable qui nous pousse invariablement depuis quinze ans à faire tout ce qu'il y a de plus mal imaginé. On avait pour ce malheureux débarquement des plans qui ne souffraient pas de réplique ; on n'en a pas moins fait tout le contraire : Quod scripsi, scripsi. Mon courage tient difficilement contre cet anathème inconcevable. J. DE MAISTRE |
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