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QUAERENS QUEM DEVORET |
Cherchant quelqu'un à dévorer. | |
Expression de saint Pierre pour caractériser le démon : « Tenez-vous sur vos gardes, car le démon, votre ennemi, tourne autour de vous comme un lion rugissant, cherchant quelqu'un à dévorer. » | |
Si l'on accorde un mouvement trop libre à ses désirs, on tombe dans le caprice, dans le déréglement ; la sensualité dégénère en une passion qui, éteignant l'intelligence de la délicatesse, cherche avec avidité ce qui pourra la satisfaire, quaerens quem devoret. Galerie de littérature | |
Bonne nouvelle ! On nous écrit de Royère qu'on vient d'y tuer le diable. Il rôdait dans les environs depuis un grand mois, quaerens quem devoret, selon son usage. Le Siècle | |
Le diable évoqué apparaît successivement sous la forme de différents animaux, et Faust le congédie chaque fois. Le diable se présente sous la forme d'un lion qui rugit, quaerens quem devoret. Ce n'est pas encore assez de terreur pour l'intrépide nécromancien. L'animal, serrant la queue, rentre dans la coulisse. H. HEINE | |
Resté seul au milieu du salon, Cortail prit la pose du lion quaerens quem devoret et promena autour de lui un regard qui semblait chercher un adversaire à pourfendre. Ch. DE BERNARD |
QUAE SUNT CAESARIS, CAESARI |
Il faut rendre à César ce qui est de César. | |
« Les Hrodiens lui demandèrent s'il fallait payer le tribut à César ; Jésus leur dit : - Montrez-moi la pièce qu'on donne pour le tribut. Ils lui présentèrent un denier. - De qui est cette image et cette inscription ? - De César. - Rendez donc à César ce qui est de César et à Dieu ce qui est de Dieu. » | |
Ce Sébastien que nous nous étonnions de voir si vigoureusement né sous l'inspiration d'une femme, est décidément l'oeuvre d'un homme. Quae sunt Casaris, Caesari ; rendons à la barbe ce qui est à la barbe. Seulement, M. de Latronchère s'appelle Émilie - selon le livret du moins -, et nous avions toujours cru jusqu'ici que ce joli nom rimait à femme. De là notre erreur. Adrien PAUL Revue du salon |
QUALIS AB INCEPTO |
Tel qu'au début. | |
« Que vos personnages, dit Horace (Art poétique, vers 127), conservent jusqu'au bout le même caractère, et qu'au dénouement ils soient tels qu'au début. » | |
La règle qualis ab incepto processerit, et sibi constet, très rigoureuse pour le poète, l'est jusqu'à la minutie pour le comédien. DIDEROT Paradoxe sur les Comédiens | |
Il faut que le spectateur trouve à la fin, comme au premier acte, les personnages introduits, guidés par les mêmes vues, agissant par les mêmes principes, sensibles aux mêmes intérêts, en un mot les mêmes qu'ils ont paru d'abord : Servetur ad imum, qualis ab incepto processerit, et sibi constet. Sabatier DE CASTRES | |
Ajoutez, pour troisième imperfection, que Camille, qui ne tient que le second rang dans les trois premiers actes, et y laisse le premier à Sabine, prend le premier dans les deux derniers, où cette Sabine n'est plus considérable, et qu'ainsi, s'il y a égalité dans les moeurs, il n'y en a point dans la dignité des personnages, où se doit étendre ce précepte d'Horace : Servetur ad imum, qualis ab incepto processerit, et sibi constet. CORNEILLE Examen d'Horace |
QUALIS ARTIFEX PEREO ! |
Quel artiste le monde va perdre ! | |
Les prétoriens venaient de proclamer Galbat ; le sénat le reconnut comme empereur, et déclara Néron ennemi public : c'était prononcer son arrêt de mort. Néron ne voulut pas attendre les exécuteurs, il tira un poignard et l'approcha de sa gorge, mais il le remit au fourreau en disant qu'il n'était pas encore temps. Il ordonna en pleurant les préparatifs de ses funérailles, répétant souvent : « Quel artiste le monde va perdre ! » On sait que Néron, se mêlant aux histrions et aux mimes, avait souvent paru en public sur le théâtre et dans le cirque, disputant tour à tour la palme au chanteurs et aux conducteurs de chars. | |
Victoire à mademoiselle Mars ! C'est bien celle-là qui peut dire, et à plus juste titre que cet empereur de Rome qui allait se tuer de ses mains : Qualis artifex pereo ! Quelle grande artiste de moins ! J. JANIN |
QUANDOQUE BONUS DORMITAT HOMERUS |
Quand le divin Homère sommeille. | |
« Si, dans un mauvais poète, je trouve deux ou trois passages plaisants, je m'étonne et j'admire ; mais, plus exigeant, je me fâche quand le divin Homère sommeille. » Ce vers d'Horace s'emploie, au figuré, pour faire entendre que l'homme de génie n'est pas toujours égal à lui-même, que des parties faibles se font remarquer, dans un ouvrage, à côté de beautés sublimes, enfin que l'aigle ne soutient pas toujours la hauteur de son vol, et que parfois il abandonne les cimes, pour raser la terre. | |
Les organisations poétiques doivent surtout prendre garde aux divagations auxquelles il leur est si facile de s'abandonner ; la poésie, entraînée par l'inspiration, ne connaît ni frein ni règle, et il est bien peu de poètes qui n'aient pas divagué : Quandoque bonus dormitat Homerus. BARRÉ | |
Cette fable (L'Homme qui court après la Fortune et l'Homme qui l'attend dans son lit) où la narration languit, quoique pleine de charme, est déparée par quelques négligences : Quandoque bonus dormitat Homerus. GERUZEZ | |
Si quando dormitat Homerus, que ses ses censeurs pensent combien de nuits il se tint éveillé pour présenter ses nobles ouvrages à la lumière, aussi peu obscurcis de défauts que possible. Walter SCOTT Robert de Paris | |
Monsieur le journaliste, voire soixante-douzième numéro est sublime. Je vous en fais mes compliments d'autant plus sincères, que j'en ai réprouvé plusieurs ; sur le soixante-huitième, entre autres, j'ai écrit : Quandoque bonus dormitat Homerus. C. DESMOULINS Révolutions de France |
QUANTUM MUTATUS AB ILLO ! |
Combien différent de ce qu'il était ! | |
Paroles pleines de mélancolie que Virgile (Énéide, liv. II, v. 274) met dans la bouche de son héros saisi d'horreur à la vue d'Hector, qui lui apparaît en songe, couvert de blessures, de sang et de poussière. « Hélas ! s'écrie Énée, je le revoyais, mais en quel état ! Combien différent de cet Hector qui jadis rentrait dans nos murs chargé des dépouilles d'Achille ! » | |
Quand je dis Cambacérès, il faut vous figurer un vieillard respectable, en perruque et en habit marron, allant tous les matins à Sainte-Gudule, notre cathédrale, près de laquelle il était logé ; un domestique le suivait portant un gros livre d'heures. Là, Cambacérès s'agenouillait, sur la terre nue, entendait la messe et restait plongé dans de longues méditations : Quantum mutatus ab illo ! BARON Revue de Paris | |
Ce qui nous plaît dans la position nouvelle que prend aujourd'hui M. Barthélemy, c'est qu'il y apporte toute sa verve, toute la pompe et la richesse de ses images, c'est qu'il est toujours lui, et que le quantum mutatus ab illo ne saurait s'appliquer au poète. Revue de Paris | |
Qu'est devenue cette élégance irréprochable ? cette harmonie, cette audace toujours sage, ces modes données une semaine d'avance ? Où est notre Léon ? le Léon qui a porté le premier les gilets trop courts et les collets trop étroits ? Quantum mutatus ab illo ! Alphonse KARR | |
Il est souvent fâcheux d'avoir des antécédents. De même qu'on oppose à des descendants dégénérés la gloire de leurs ancêtres, de même on accable sans peine un journal en lui disant : Quantum mutatus ! Les feuilles ultramontaines ont beau jeu contre le Constitutionnel. Comme l'Union se réjouit du réveil d'Épiménide, qu'elle engage à retourner dans la grotte où il a dormi ! É. DE LA BÉDOLLIÈRE | |
Les rancunes des dévots sont invétérées ; on s'imaginait que l'Univers, dont le sous-titre est Union Catholique, allait tendre les bras à M. Dupanloup ; mais M. l'évêque d'Oléans a proscrit la feuille ultramontaine dans les maisons religieuses de son diocèse ; il a obtenu, quantum mutatus ! l'adhésion de soixante évêques à sa protestation contre les doctrines de l'Univers ; aussi ce journal s'abstient-il d'apprécier la Lettre à un catholique. É. DE LA BÉDOLLIÈRE |
QUANTUM SUFFICIT |
Quantité suffisante. | |
Formule employée dans les officines de pharmacie, au temps où les confrères de M. Purgon parlaient latin. L'ordonnance indiquait d'abord les divers médicaments à mélanger pour en faire potions ou pilules ; puis venaient ces mots : Aquae quantum sufficit, d'eau une quantité suffisante. | |
La dame investie du plivilège d'inviter la société de Saint-Ronan à prendre le thé dans son appartement, en jouissait encore dans la salle du bal, où une basse et deux violons, loués à raison d'une guinée par soirée, et un quantum sufficit de chandelles, mettaient la société en état de terminer la soirée par de légères gambades, pour me servir d'une phrase en usage. Walter SCOTT Les Eaux de Saint-Ronan | |
Le vieux Robb Tult, était passablement superstitieux, et dans son sommeil, l'idée d'Aldobrand Oldenbuck s'associa sans doute à celle de sa vieille armoire qu'on avait jetée sous le pigeonnier pour s'en débarrasser, preuve évidente du respect et de la reconnaimace que nous conservons pour la mémoire de nos ancêtres et pour les antiquités. Ajoutez à cela un quantum sufficit d'exagération, et vous avez la clef de tout le mystère. Walter SCOTT L'Antiquaire |
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