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ECCE HOMO ! |
Voilà l'homme ! | |
Paroles que prononça Pilate, lorsqu'il montra aux Juifs Jésus-Christ ayant à la main un roseau pour sceptre et une couronne d'épines sur la tête. Ces mots se disent au figuré et familièrement d'un homme pâle et maigre : Il a l'air d'un ecce homo ; ou à l'arrivée d'une personne impatiemment attendue : Ecce homo. | |
Pie VI, prisonnier, à moitié expirant, dépouillé des marques de sa puissance, était arrivé à Valence ; le peuple, entourant la maison où il était déposé, l'appelait à grands cris ; le vicaire de Jésus-Christ se traîne à une fenêtre, et, se montrant à la foule, dit : « Ecce homo » CHATEAUBRIAND | |
La tradition rapporte que sur ce même lieu, du haut d'une arcade, d'une croisée semblable, Pilate montra au peuple juif Jésus flagellé, en prononçant l'ecce homo. X. MARMIER |
EDITIO PRINCEPS |
Edition première. | |
Ces mots, qui désignent la première et par conséquent la plus authentique édition d'un livre, s'emploient dans un autre ordre d'idées pour désigner allégoriquement tout ce qui a un caractère particulier de perfection et de pureté. Ce qui fait le prix d'une édition princeps, c'est qu'elle donne le premier jet de la pensée de l'auteur, l'expression pure de ses idées avant qu'elles aient été revues, corrigées et augmentées. | |
Lors du mariage de sa fille, Ch. Nodier lui donna en dot ses richesses bibliophiles. Le lendemain, l'infatigable collectionneur recommença patiemment ses recherches, furetant, choisissant, achetant, mettant enfin tout son bonheur dans quelque belle édition princeps revêtue d'une enveloppe à la janséniste par Duru. Ch. LABITTE | |
Je le jurerais sur une Bible editio princeps, Gamelyn ne signa la déclaration de Ragmon que dans l'intention légitime et justifiable de tromper ces coquins d'Anglais. Walter SCOTT | |
Il y avait une imprimerie au château des Maillé, il y en avait une au château de Sully ; Richelieu, le cardinal, eut une imprimerie en Touraine, où, à grands soins et dépens, l'académicien Desmarets lui faisait une édition princeps des moralistes anciens. Auguste LUCHET |
EGO SUM QUI SUM |
Je suis celui qui est. | |
C'est-à-dire l'Être des êtres, l'Être suprême. Paroles du Seigneur à Moïse. Employés allégoriquement, ces mots renferment une idée de persistance, de durée, de constance. | |
Le dix-neuvième siècle est un siècle puissant et fort ; partout il cherche des instruments, dût-il après faire des victimes ; irrésistible, impitoyable, infini, il répète avec Dieu : Ego sum qui sum. LERMINIER | |
Dieu, qui sait tout, définit tout ; il parle, et en parlant il définit tout ce qu'il nomme, sans en excepter lui-même ; car il a dit en se définissant divinement : Ego sum qui sum. Le Père FÉLIX Conférences de 1856 | |
C'est aussi le sens nettement défini des discours impériaux : « L'idée d'une nationalité italienne est admise aujourd'hui par ceux qui la combattaient le plus, » A cette nationalité de fonctionner maintenant, de rayonner, de dire : Je suis, et d'être en effet, sum qui sum. L. PLÉE | |
En fait de pouvoir, possession vaut titre. Je suis parce que je suis : Ego sum qui sum. Eugène PELLETAN Les Droits de l'homme |
EHEU ! FUGACES LABUNTUR ANNI ! |
Hélas ! Les années s'enfuient rapidement ! (HORACE, liv. II, ode XI) | |
« Hélas ! Postume, cher Postume, les années s'enfuient rapidement. »
J.-B. Rousseau dit dans une de ses odes : Cest la philosophie du temps, c'est celle d'Horace ; mais avec quelle grâce mélancolique Horace parle de la fuite des ans ! Quelle sensibilité dans cette strophe : « Il faut laisser ton champ, ta demeure, ton épouse bien-aimée ! De ces arbres que tu cultives, nul, excepté l'odieux cyprès ne te suivra, ô possesseur d'un jour ! » | |
Voilà bien des amis que nous perdons en peu d'années, Jean Gouttenoir, dame Gudule, Jacques Sauzéas, maître Eustache Bénévent et dame Monique, notre gouvernante, que nous regrettons chaque jour davantage, à mesure que nous avançons dans cette vie pénible. Eheu ! fugaces, Postume, Postume, labuntur anni ! Walter SCOTT |
EJUSDEM FARINAE |
De la même farine, de la même pâte. | |
Se dit presque toujours en mauvaise part ou sous forme de plaisanterie. C'est ainsi que Molière fait dire à M. Purgon : « Ce qui me plaît en lui (Thomas Diafoirus, son fils), et en quoi il suit mon exemple, c'est qu'il s'attache aveuglément aux principes de nos anciens, et que jamais il n'a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang, et autres opinions de la même farine » | |
Pourriez-vous me dire si un certain livre édifiant contre les Buffon, Pope, Diderot, moi indigne et autres ejusdem farinae, a un grand succès et s'il y a quelque profit à en tirer ? Il serait bien doux de pouvoir se convertir sur cette lecture et de devoir son salut à l'auteur. VOLTAIRE Lettre au comte d'Argental | |
- Ne vous en souvenez-vous pas, Clara ? Le roi s'est mis à rire et a dit en latin un bon mot sur la farine. « Des gens, comment donc ? Des gens... » - Ejusdem farinae, dit Eugène - C'est cela, dit la duchesse. H. DE BALZAC Le Père Goriot | |
Est-ce que les savants hommes qui ont illustré cette académie, les Dacier, les Visconti, les Champollion, les de Sacy, les Burnouf, les Thierry, ont jamais passé leur temps à disserter sur les bonbons de la reine, comme vos académiciens sur les croquignolles et autres articles ejusdem farinae ? L. PEISSE La Médecine et les Médecins | |
Ces sortes de choses se passent dans certaines rues privilégiées, la rue de la Savonnerie, de la Tannerie, de la Mortellerie et autres ejusdem farinae. Jules JANIN | |
Un dernier Caveau a essayé de se lever tout récemment sur l'horizon parisien, sous la présidence de M. Albert Montémont, flanqué de quelques autres célébrités contemporaines ejusdem farinae. La nouvelle société chantante, à supposer qu'elle existe encore, est une honnête fille qui vit à l'écart et fait peu parler d'elle. OURRY |
ENSE ET ARATRO |
Par l'épée et par la charrue. | |
Devise du citoyen qui sert son pays, en temps de guerre par son épée, en temps de paix par la charrue, c'est-à-dire par les travaux de l'agriculture. C'était la devise du maréchal Bugeaud. | |
Cet homme illustre (le maréchal Bugeaud) appliqua pendant plus de six années son génie à justifier sa noble devise : Ense et aratro. Il écrasa la grande insurrection excitée par Abd-el-Kader, vainquit le Maroc à Isly, attira des colons européens, fonda des villages, ouvrit des routes et poussa vivement la colonie dans la voie du progrès agricole. Colonel DE GONDRECOURT |
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